Le long chemin vers la maternité…
Avant Merci à la folie, il y a eu huit ans.
Huit ans d’attente, d’espoir, d’échecs, de doutes et de rendez-vous médicaux. Huit années de questions lancinantes : est-ce que ça arrivera un jour ? Et pourtant, nous étions là, un couple très amoureux, solide, soudé.
On a transformé l’attente en mouvement : on a voyagé, exploré, profité. C'était notre façon à nous de garder le cap, de ne pas sombrer dans l’attente stérile. On se battait, ensemble. On voulait y croire, malgré tout.
Mais il y avait aussi ces questions, silencieuses, qui revenaient parfois : Est-ce qu’on a déjà eu notre part de bonheur, en s’étant trouvés tous les deux ? N’est-on pas en train de passer à côté de quelque chose ? Et si on n’avait pas tout tenté ?
Alors on a essayé. Encore.
Des rendez-vous en cascade, des conseils parfois absurdes, et cette année entière perdue à prendre ma température tous les matins, sous prétexte de "mieux comprendre mon cycle". Des prises de médicaments pour déclencher, rythmer, … Rien ne bougeait ! Et puis un jour, presque par lassitude, cette gynécologue a fini par nous remettre le graal : une lettre d’adressage pour la PMA.
La PMA, entre espoirs et humiliations
Quand on reçoit enfin la lettre qui ouvre les portes de la PMA, on pense qu’un nouveau chapitre commence. Un chapitre plein d’espoir, plus technique peut-être, mais enfin tourné vers une solution. Mais on ne s’attend pas à ce que cette porte s’ouvre aussi sur le doute, la honte, la colère parfois.
Dans le premier centre où je suis suivie, la prise de poids devient rapidement le problème. J’entends alors des phrases comme : « Reprenez rendez-vous quand vous aurez perdu 25 kg. Là, on ne peut rien pour vous.» Comme si tout ce que nous avions vécu jusque-là n’avait aucune valeur. Comme si tout reposait sur une balance.
Je me sens jugée. Pas écoutée. Pas accompagnée. Et cette violence là, je la garde longtemps. Mais je continue d’avancer. Je change de centre, de regard.
Et puis je perds du poids. Pas 25 kilos, mais 20. Parce qu’on fait tout pour notre rêve. Parce qu’on veut y croire. Parce qu’il le faut. C’est un parcours qui épuise, physiquement, mentalement.
Enfin, on y est. On démarre. Premier protocole. D’autant plus vite que « mon âge avancé » ne laisse pas de temps à perdre. On passe directement à la FIV. Décision du médecin !
Les injections commencent, les dosages montent… mais mon corps ne répond pas comme prévu. Rien n’est simple. La gynécologue décide de stopper la FIV et transforme le protocole en simple stimulation. On y croit quand même. Même si on sait que les chances sont faibles. Même si ce n’était pas le plan. On déclenche l’ovulation, un dimanche.
Et là, quelques jours plus tard : le miracle. Le test est positif. Je suis enceinte. Après huit ans, un simple mot : enceinte.
On est en juin. Il fait beau. Et pour la première fois depuis longtemps, j’ai le cœur léger.